Un humain a pratiquement la taille parfaite pour être considéré comme de la nourriture à requins blancs.
Être mangé par un requin n'est pas très probable, mais c'est une possibilité. Cela arrive très, mais très occasionnellement en Australie. Mais ça arrive tout de même.
L'une des zone à risque est située dans le Sud de l'Australie. Là où il fait moins chaud... soit le genre de climat que nous recherchions pour fuir la chaleur...
Et c'est ainsi qu'à la mi-janvier, nous avons donc décidé de changer d'air et d'aller au sud, à Denmark.
Situé au sud du Western Australia c'est une destination prisée par les Australiens, mais moins connue des touristes.
C'est le gars qui nous a vendu un SUP pour aller surfer qui nous a parlé de la ville. Si ce n'était pas de lui, nous n'aurions probablement pas trouvé cet endroit magnifique.
Ce secteur est vraiment beau et la vie y est vraiment bonne. Belle forêt d'eucalyptus géant, vignobles, belle campagne, et plages superbes avec de l'eau cristalline.
C'est aussi dans cette zone que vivent les grands requins blancs.
Ils sont protégés depuis une vingtaine d'années en Australie, ce qui fait qu'il y en a plus et que certains sont rendus très gros, soit plus de 5 mètres de long.
Pour mettre les choses en perspective, des locaux nous ont dit que plusieurs Australiens ont peur d'aller au Canada en raison des ours.
À chacun sa frousse...
Par-dessus tout, ce sont les conversations que nous avons eu avec les locaux qui ont contribuées à alimenter nos craintes.
Nous faire raconter que l'ami d'un tel a été coupé en deux par un grand blanc, qu'un autre aie perdu ses deux bras et que plusieurs autres aient étés tués a un peu refroidi nos ardeurs. C'est une chose de lire les statistiques, mais de se faire raconter des histoires vécues, ça n'a pas le même impact.
Pour le sud du pays, où vivent les grands blancs, notre réflexion a été la suivante: on va sortir kiter juste si on est à l'aise dans les conditions et si on est certain de ce qu'on fait. Si on voit un aileron, à moins de valider que c'est un dauphin, on sort.
À Denmark, c'était relativement correct. On était dans la ''zone'', mais ce n'est pas un endroit réputé pour être dangereux.
Il y avait beaucoup de monde à l'eau, dont plusieurs surfeurs et des enfants. Personne n'était vraiment inquiet de la présence des requins. J'ai donc kiter 2 fois sur une semaine et nous avons fait 3-4 sessions de SUP Surf dans l'eau la plus limpide qui soit.
Toutefois, aussitôt que nous avons commencé à nous déplacer à l'est vers Espérance, ça a changé.
Presqu'aucun nageur, et pas de surfeurs en raison du trop grand nombres d'attaques dans les dernières années. Moins de 10 en 4 ans, mais c'est assez pour tuer l'amour de l'eau.
Les quelques kiteurs locaux que nous avons rencontrés, nous ont dit qu'en gros, ils se tiennent à quelques mètres du bord afin d'éviter de nager trop longtemps en cas d'avarie. Nager au large n'est pas quelque chose de souhaitable.
C'est ainsi qu'à Espérance, en une semaine, nous avons fait une session de downwind sur une plage de 20km en demeurant à 10 mètres de la plage dans 2-3 mètres d'eau. Ça aura été notre seule session, mais l'une des plus satisfaisante du voyage - et le premier downwind de Krystel. Que de bonheur!
Malgré le peu de kite que nous y avons fait, Espérance demeure un endroit qui vaut le détour. Les paysage sont magnifiques et la micro-brasserie mérite un arrêt.
Par la suite, nous avons retraverser la plaine du Nullarbor vers le South Australia avec comme prochaine destination, la mythique Cactus Beach. Nous en avons profité pour sortir de la route principale au milieu de la plaine afin d'aller explorer.
Et quelques 3 jours plus tard, nous sommes arrivés de l'autre côté. À Cactus beach.
C'est loin de tout.
Pour la plupart des australiens s'y rendre est un périple de plusieurs jours.
Cactus Beach est célèbre en raison de ses vagues de surf parfaites...
...et pour y avoir une bonne colonie de requin blanc qui ont fait quelques mort sur leur passage il y a plusieurs années. La pire tragédie est celle d'un Néo-Zélandais qui s'est fait mangé en plein voyage de noce.
Malgré l'histoire un peu lourde, le site de camping du spot est magnifique. Le des plus beau du voyage à date.
Cela a été notre première et dernière occasion de nous faire à manger sur le feu depuis novembre.
Toutefois, le vent était juste un peu trop faible et incertain pour qu'on risque de se mettre à l'eau et nous n'étions pas assez bon pour aller surfer. Alors nous avons continué notre route.
Un local nous a recommandé d'aller voir la plage de Sheringa. Selon lui, il s'agît d'un top spot de kite et de surf, ce que nous avons fait.
Une fois rendu, j'ai constaté que de super belle vagues se formaient à 500m au large en plein milieu de la baie. En fait, Sheringa représente l'un des plus beau spot que nous ayons vu depuis le début du voyage.
J'ai donc été parler avec les deux seuls surfeurs visibles. Ils sortaient de l'eau avec une motomarine. Ces derniers m'ont dit de faire attention en raison de la présence des requins blancs. Il y a eu 4 attaques mortelles dans les 3 derniers mois dans les environs.
Je pouvais voir qu'ils parlaient avec émotion. Aucun incident de répertorié sur la plage de Sheringa, et selon eux, c'était assez ''safe'' de kiter les vagues de ce spot, mais ils ont insisté sur le fait de faire attention.
Le vent était mauvais ce jour-là et la prévision était bonne deux jours plus tard. J'ai donc décidé de bien y penser avant d'aller me mettre à l'eau là. C'est l'un des plus beau spot que nous ayons vu, mais c'est aussi très isolé.
La nuit a porté conseil et comme ça faisait maintenant un bon mois que nous ne kitions presque plus en raison de la météo moins favorable et des requins, nous avons décidé de continuer notre route jusqu'à Adélaïde, qui se situe au bout de la ''zone'' plus à risque.
Là, c'était plus relaxe mais ça parlait encore un peu de requin....
Nous avons donc opté pour un lagon protégé, avec une belle ouverture vers l'océan ou se formait de belles petite vagues ou je suis allé joué.
Et après après 1 heure, CLAC!
Alors que j'étais dans l'ouverture, dans les vagues, la corde de mon harnais a cassée et ma voile s'est décrochée pour se retrouver attachée sur ma corde de sureté... et moi à la nage dans le canal de la rivière qui me poussait dans l'océan.
À bout de souffle, j'ai réussi à rejoindre le bord de justesse.
J'ai tout de suite réalisé que si nous n'avions pas poursuivi notre route deux jours plus tôt, l'avarie me serait arrivé au large à Sheringa - entre 500m et 2KM du bord. Pile dans le spot à requins blanc, et blanc je suis devenu.
C'est ainsi que nous avons décidé que toute corde qui montrait des petits signes d'usure allait être remplacée sur le champ... et non pas après rupture.
Après notre session, un local rencontré dans le stationnement d'un autre spot de kite nous a recommandé d'aller kiter à Robe. Une petite ville au sud, à 4 heures de route.
Après avoir vu 2-3 vidéos, nous avons décidé que le spot avait du potentiel, et que ça nous permettait de nous éloigner de la zone critique des grands blancs.
Comme ça faisait plus d'un mois que nous entendions parler de requins blancs tout le temps, nous avions envie de passer à autre chose.
C'est dommage, parce que nous avons passé rapidement sur des endroits potentiellement très intéressants à kiter. Ça explique probablement aussi pourquoi le sud de l'Australie n'est pas trop documenté au niveau des sports de vent.
Comme disent les locaux, le sud de l'Australie c'est Sharky.
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