Si je vous demandais de nous nommer 5 choses à laquelle le Brésil vous fait penser, il y a de forte chance que fêtes, fiesta ou party fasse partie de la liste. Quelque part, vous avez bien raison.
Dans le quotidien, les Brésiliens sont moins démonstratifs que les autres latinos. Leur côté Portugais fait d’eux des gens un peu plus distants et réservés.
Toutefois, lorsque vous mélanger les brésiliens avec un peu d’alcool et de la musique, l’ambiance change drastiquement.
Lors de mes quelques passages au Brésil, il y en a deux qui m'avaient un peu marqués… soit le Bal de Vogue à Sao Paulo et mon 35e anniversaire que j’ai fêté à Rio de Janeiro.
Le Bal de Vogue
À chaque année, Vogue organise une fête privée de 3000 personnes, sur invitation seulement, pour lancer les festivités menant au Carnaval.
En 2013, nous étions un fournisseur de Heineken et ces derniers étaient des commanditaires de l’événement. En sortant d’une rencontre de travail avec eux relativement à un autre projet, l’un de nos partenaires locaux, Alessandro, me regarde et me dit ‘’David, this is the biggest party in Brazil. It’s on invitation only and it’s almost impossible to get there. If there is one party you must see in Brazil, it’s this one…’’. Traduction: c'est un gros party, et nous devons y aller.
Il s’est mis sur le cas et fouille moi comment, il a réussi à nous faire mettre sur la liste de staff de Heineken. Afin de rentrer, ça impliquait soit de mettre un tuxedo ou un costume complètement excentrique - genre semi tout nu avec des plumes dans le cul..
N’ayant pas trouvé de plumes, nous nous sommes résignés à louer un Tuxedo.
Comme nous étions ‘’staff’’, nous sommes littéralement entré par la cuisine. Lorsque je suis passé près des fours au gaz, j'ai réalisé que ça aurait été dangereux pour les plumes.
Bon choix...
Une fois à l’intérieur, c’était de la démesure. S’y mélangeait des plumes, de la peau, des tuxedos et certains faisait la fête comme s’il n’y avait pas de lendemain alors que d’autres discutaient comme dans un cocktail de James Bond.
Les buffets étaient gargantuesque, il y avait des bouteilles de champagnes pratiquement partout, et comme de fait, la seule bière disponible était de la Heineken.
Il faisait quand même chaud… alors à un certain point j'ai regretté un peu de ne pas avoir trouvé de plumes.
Ça a aussi eu pour effet que je me retrouve dans la gang des Bonds a parler avec des gens de l'organisation et de Heineken.
Vers minuit, quelque chose d’important devait être annoncé sur la scène.
Et là une fille quasiment nue, avec moins de 6 pouces carré de tissus sur le dos et des fils pratiquement invisible pour faire tenir ça se pointe sur la scène.
Alessandro se penche vers moi et il me dit que c’est la lectrice des nouvelles nationales de la télévision d’état.
J’ai failli m’étouffer en prenant une gorgée.
En gros, c’était comme si Céline Galipeau, dans le corp d’une top modèle, était pratiquement à poil sur le stage - et que c'était normal.
Elle était totalement à l’aise et tout le monde trouvait ça normal... peut-être à part moi.
Comme je ne comprenais rien à ce qui se passait et que ça s’enlignait pour être long comme affaire, j'ai apprécié le trucs 5-10 minutes et je suis parti. Je travaillais le lendemain… et quelqu’un m’a déjà dit: ‘’Après minuit, il ne se passe habituellement rien de bien intelligent, mais ce sont ces quelques heures de plus qui font que tu n’es pas fonctionnel le lendemain’’.
J'ai quand même pu profiter du tapis rouge... en sortant.
Mon 35e à Rio…
2 ans plus tard, j’ai eu 35 ans un vendredi, alors que j’étais à Rio de Janeiro.
Sauf que le matin de mes 35, je n’avais rien de prévu, Alessandro devait rentrer à Sao Paulo et je ne connaissait personne à Rio.
Yé!
Donc, j'avais une belle soirée à glander tout seul à l’hôtel en vue… Rio, c’est pas le genre de place que tu vas prendre une marche tout seul le soir. Même si c’était dans les années les plus sécuritaires, c’était encore pas vraiment envisageable. Plusieurs personnes que j’ai connu au Brésil se sont déjà fait kidnappé…. Personne n’a été blessé, un a même fumé un joint avec son ravisseur, mais au final ça leur a tous coûté entre 5000 et 10 000... et pas de rabais pour le pétard non plus.
Bref, j’aimais mieux passer ma fête tout seul à regarder un film que de prendre ce genre de risque.
Nous avions une rencontre avec un artiste visuel en après midi.
À la fin de la rencontre, il m’invite à le rejoindre avec des amis dans un bar vers 21:00 si je n’ai rien de prévu… ce qui était pas mal le cas. Ale lui dit que c’est cool comme invitation puisque c’est ma fête.
Après quelques appels, Alessandro a finalement décidé de rester.
J'avais donc un party et un wingman et nous allons donc souper tous les deux.
Si habituellement Alessandro ne buvait pas beaucoup lorsque nous étions à Sao Paulo puisqu’il conduisait tout le temps, ce soir là il était aussi en taxi et nous sommes sortis du resto quand même passablement réchauffés.
En arrivant au bar, le dude qui nous avait invité était avec une dizaine d’amis. Au début, ils ont fait un effort pour me parler en anglais, mais après 1 verre, les conversations sont toutes revenus en portugais et je ne comprenais rien. Ses amis m’ont surnommée ‘’Birthday Boy’’…. et à chaque fois que quelqu’un allais au bar, il me ramenait un verre…. Ça venait avec 1 ou deux phrases en anglais, et ensuite… ben je buvais un peu tout seul… souvent avec deux verres dans les mains.
Alessandro lui… il était sur le cas d’une fille…
Vers 1AM, comme je me disais que j’étais rendu vraiment trop chaud pour boire seul je me prépare à saluer tout le monde et aller me coucher.... mais on m’annonce au même moment que c’est le temps de partir pour un autre party.
Bon…
C’était ma fête quand même…
Une fois sur place, j’ai compris que c’était un party privé, dans un appartement… sur le bord d’un des lagons de Rio… soit dans l’un des cartiers les plus riches de la ville.
On monte et la place est luxueusement kitch. Une piscine pour faire des longueurs de 25m en marbre longeait l’un des mur (on était au 3e étage!!!), il y avait des trucs d’art moderne partout, du marbre à profusion, des miroirs partout et un escalier en verre de 10 pieds de large en plein milieu de la place.
On me présente le gars qui organisait le party… en gros, c’était un fils à papa de 30 ans. Son père faisait dans l’import-export (ça pu tout le temps lorsque j’entend ça…) et lui faisait la fête et jouait de la musique pour le plaisir.
Il y avait des sceaux avec du champagne, des bouteilles d'alcool forte, de la bière… bref tout ce qu’il faut pour faire la fête jusqu'à midi.
Toutefois, avec tout ce que j’avais bu au bar, j’ai plutôt opté pour de l’eau…
Et l’eau faisant son chemin, je me retrouve avec un bonne envie de pisser. On m’indique alors que les toilettes sont situées en haut de l’escalier.
Et là… je suis entré dans la toilette la plus étrange que j’ai jamais vue: tout était en miroir… à part la toilette elle-même.
Je m’installe donc pour tirer une pisse… je me relâche et je contemple le scénario surréaliste que donne ces miroirs infinis en essayant de ne pas perdre mon équilibre.…
Et après quelques secondes à regarder partout, sauf dans la toilette, je réalise que je n’entend pas de bruit dans la toilette et je me dit:
‘’Fuck, je suis trop chaud et je viens de pisser par terre. Ostie que je suis con! ‘’
Je me la coince bien solide pour arrêter le dégât.
Et là je réalise alors que je n’ai pas pissé par terre.
??? Mais où est donc passé mon pipi???
Je lève un peu le regard - bien tranquillement - sur le miroir qui est devant moi - et je vois que mes shorts sont passablement mouillées. J’ai pas remarqué, mais je devais avoir les yeux ronds en tabouère.
Des belles shorts beige - ce qui fait que ça parait vraiment.
J'ai arrêté d'être étourdi sur le coup.
FUCKKKKK!!!!
Il s’avère que pendant que je titubais en regardant partout sauf là ou il fallait, j’ai pissé sur le coin de ma chemise et ça m'a tout éclaboussé.
J’ai rapidement été pris par un petit vent de panique et entrepris de me laver avec l’eau du robinet, ce qui a juste fait que mes shorts étaient encore plus mouillées.
Plus j’essayais de m’en sortir, plus je m’enfonçais.
Après avoir réalisé que mes efforts étaient vains, j’ai pris une pause pour réfléchir à la façon dont j’allais descendre l'escalier qui menait directement où tout le monde était. Genre 30-40 personnes.
Mon plan: je vais descendre comme si de rien était, tout normalement…. et personne ne va rien remarquer.
Ainsi, j’ai pris mon courage dans une main et mis l’autre sur la poignée,
… pour ouvrir la porte sans trop de conviction….
… et la musique s’est arrêtée!!!
C’est là que mon manque de connaissance de la culture pop brésilienne m’a mal servi...
Comme de fait, la moitié du monde s’est tournée vers moi qui tentait de descendre avec le peu de dignité qui me restait.
J’ai considéré descendre de reculons, mais ça aurait été un peu louche… J’espérais vraiment que personne ne remarque le rond foncé de 12’’ de diamètre tout le tour de ma fermeture éclair.
Mais en arrivant en bas, l’une des amies du dude qui m’avait initialement invité vient me voir et me dit ‘’Birthday Boy, did you pee yourself?’’
J’ai essayé de me dépêtrer avec un mensonge assez peu crédible du genre ‘’J’ai ouvert l’eau trop fort et je me suis tout aspergé’’… Ce à quoi elle m’a répondu ‘’Sorry for you’’.
Sorry for me... mets-en!
Je me suis alors pris une bière pour aider mon égo à digérer tout ça, je suis sorti dehors tout seul et après quelques gorgées j’ai réalisé que la fête venait de se terminer pour moi.
Je suis rentré en taxi quelques minutes plus tard et j’ai été croche toute la fin de semaine à me dire que j'aurais été mieux en pyjama confiné à l'hôtel.
Pour revenir à nos moutons, je n’espérais peut-être pas me re-pisser dessus ou voir Céline Galipeau en string sur un stage, mais quand nous avons décidé d'aller au Brésil, j’espérais quand même au moins une soirée festive dans tout le voyage.
Et cela devrait arriver à Jericoacoara, la ville la plus festive du Nord Est du Brésil.
Party On Wayne!
Party On Garth!
******
La route de Tatajuba vers Jericoacoara (aka Jeri) était aussi spectaculaire que la route qui nous a menée à Tatajuba, soit un autre tronçon de plage sur le bord d'un désert entrecoupé d’une petite traverse en bateau.
Jeri est une ville qui fait parti du patrimoine de l’Unesco. C'est super beau, il y a plein de restaurant, de bar, d’artisans mais c'est pas idéal pour le vent. Pour kiter, il faut sortir de la ville et ça implique un buggy. Toutefois, sur 3 mois de kite, nous avions prévu une petite pause question de changer d'air un peu.
Initialement, nous avions prévu y passer 8 jours, juste avant les vacances de Noël.
Si nous étions pour faire la fête, j'allais le faire avec style.
À l'exception des buggys qui font office de taxis, la ville est piétonne.
Nous y sommes arrivé le 15 décembre. Compte tenu de la progression de Omicron, nous avons donc décidé que les trajets en taxis se feraient désormais avec des N95.
À notre arrivée, notre hôte nous avise que beaucoup de monde est malade en ville. Sa fille est à l'hôpital et elle ne connait personne qui n'est pas malade afin de s'occuper de son bébé pour qu'elle puisse se rendre en ville…
Toute qu’un party poop…
Elle-même nous recommande d'éviter les restaurants… soit le principal intérêt pour nous.
Nous sommes donc allé en ville pour faire quelques courses. La ville est super belle, l'ambiance est très festive. En fait, trop festive à notre goût finalement. Les gens font la fête partout et les masques se font très rares.
Le soir, en allant à l’épicerie, nous pouvions entendre le monde tousser sans arrêt dans les maisons près de chez nous.
En revenant, nous avons décidé de quitter la ville dès que possible. Même si c'est bien aéré, ça nous semble une très belle place pour tomber malade. D’ailleurs, le locataire du logement voisin nous a contacté un peu plus de deux semaines après notre départ pour nous aviser qu’il avait attrapé le COVID.
Nous avons donc trouvé une petite maison à Préa à 30 minutes de route. Préa est une bonne destination de kite.
Il s'avère que là aussi ça toussait pas mal… mais nous étions plus isolé et c’était plus facile de se faire à manger.
Si nous avons littéralement fuit Jericoacoara pour nous isoler, la maison que nous avons trouvé était vraiment de base. À 24 heures d'avis, les belles places n’étaient plus disponibles.,
Au moins, nous avons trouvé un tas de charbon et des briques pour nous faire un BBQ et notre bouteille de cachaça nous a servi de combustible d'allumage.
Résultat: notre premier steak au Brésil en pratiquement 2 mois.
Il y a aussi une machette qui nous permettait d'ouvrir des noix de coco... qui coûtent 12x moins cher à l'épicerie qu'au spot de kite, et qui étaient très bienvenue pour nous ré-hydrater.
Nous avons donc passé une semaine à Préa à faire du kite dans des conditions de vent fort (25-30 noeuds) avec des bourrasques en attendant d'aller à Ihla de Guajiru. Nous avons aussi vu un des riders les plus impressionant de notre voyage.
8 ans et master du kitesurf incluant les jumps.. et non ce n'est pas Krystel sur la photo..
Notre motivation à documenter cette semaine était un peu moindre... et après Tatajuba, nous trouvions que Préa manquait un peu de wow...
Peut-être à l'exception du Rancho do Kite qui a vraiment une belle salle à manger bien aérée.
Pour rajouter au plaisir, Krystel a été voir le dentiste pour se faire réparer une dent.
Mais sans bien avoir fait un peu de kite au préalable.
aEt l'enthousiasme ne fut que de courte durée...
Si nous étions suspicieux du bâtiment, la salle était nettement moins sophistiqué que ce qu'on trouve au Québec, mais c'était très convenable... et Krystel s'en est tirée avec une facture de 20$.
Le principal avantage de Préa, c'est qu'il y avait des services et une vraie épicerie. Sinon, pour le reste, c'était un peu drabe comme endroit.
Et les VTT Honda tournent au rose avec le temps.
Le 23 décembre, nous étions bien content de changer de décor.
Préa n'était pas l'endroit idéal pour y vivre la plus belle journée de notre vie... mais le vent nous a tout de même permis d'y vivre des bons moments à tous les jours.
Comments